L'exposition de l'artiste ukrainienne Inna Pedan a eu lieu au Centre culturel de l’ambassade d'Ukraine en France du 16 mai jusqu'au 30 juin 2023. Intitulée « Berceuse» , cette exposition était dédiée aux enfants touchés par la guerre, où près de 500 enfants ont perdu la vie et des milliers ont été enlevés, déportés ou sont devenus orphelins depuis les 447 jours de guerre. Inna Pedan, artiste et designeure diplômée de la Kharkiv State Academy of Design and Arts, a raconté à travers ses œuvres les sentiments qu'elle a vécu, depuis les premiers jours de l'attaque massive à Kyiv jusqu'à sa vie de déplacée dans la ville de Lviv, assez éloignée du champ du bataille, vivante et animée, puis à l'étranger, en Allemagne et en France, où elle a été accueillie par des amis.

Les œuvres de l'artiste ont représenté une gamme de sensations : une visualité volumétrique à travers des collages et des sculptures, ainsi qu'un film en mouvement, mais aussi la tactilité et sonorité des œuvres qui cherche à transmettre le calme de l'esprit rappelant le son de jouets qui craquent, tant pour les enfants que pour les adultes. Tout commence avec une crécelle pour enfants, avec laquelle l'auteur a passé des nuits angoissantes pendant les premiers mois de la guerre. 

Les sentiments exprimés sont universellement compris, car rien n'est plus important pour les êtres humains que la responsabilité instinctive de protéger leurs enfants. Les symboles utilisés sont également très explicites : une pyramide en couleur noire, des morceaux de verre et de fer qui sont devenus des jouets pour ces enfants ukrainiens dont l'enfance a été volée par les occupants, le blé en tant que symbole du pays agricole, et les icônes protectrices. Il y avait aussi des symboles moins compréhensibles pour les étrangers, comme une abeille qui représentait le lien avec le Dieu dans la conscience ukrainienne, ou les couvercles de la conservation traditionnelle présents dans chaque cave en temps de paix, ce sous-sols où les familles ont été contraintes de passer de longues heures pendant les sirènes d'alerte. Ces couvercles sont également devenues des jouets hochet. 

En regardant les vêtements de bébé avec les traces que la guerre a laissé, on réalise combien de rêves parentaux ont été détruits en quelques instants de terribles tirs de missiles, combien d'enfants ne deviendront jamais ni ballerines ni scientifiques, mais resteront figés pour l'éternité.

L'auteur elle-même, présente lors de l'inauguration, a annoncé son intention de créer un mémorial pour les enfants en Ukraine après que la guerre finisse. Inna a souligné que l'artiste doit susciter de l'espoir, qui dans ce cas se manifeste par l'indifférence du public et sa solidarité dans la lutte pour le droit des enfants d'Ukraine à vivre dans la paix et la prospérité. 

^{Organisée par L'association des amis de la culture ukrainienne en France en partenariat avec l’Ambassade d’Ukraine en France et Inna Pedan.}